Extrait de Léo Apotheker Beyond The Mirror
18 décembre 2007
Caroline à Léo
Léo,
Je vois que nous n’avons pas été suffisamment convaincants, ni moi, ni Jacques.
Je veux bien passer pour le Cendrillon mais Jacques est vraiment une figure emblématique outre-Atlantique.
Il faut dire que ce n’est pas par email qu’on traite du problème de cette taille…
Avec toutes nos meilleures intentions, on ne peut pas faire partie d’une solution si tu ne vois pas le problème…
La problématique n’est pas que canadienne.
La proportion d’échec varie selon le pays mais le sujet se trouve globalement au niveau SAP HQ et non SAP Canada et il mérite réellement une attention.
Si le sujet ne te parle pas, à toi, c’est que “the game is over” et il est temps (pour nous) de passer à autre chose.
Finalement, je crois, ce n’est pas la décision de quitter le Canada que je dois prendre mais celle de quitter… SAP, au bout de 15 ans d’une extraordinaire aventure humaine. Le meilleur est définitivement derrière ?
Ce n’est pas normal qu’autant d’anciens et des meilleurs éléments, quittent le bateau au fur et à mesure. En capitaine de ce bateau tu risques de te trouver à bord du Titanic, d’ici 2009.
Nous avons essayé de te montrer un énorme iceberg…
Un autre vétéran SAP est en train d’écrire « Anatomy of Failure » (exactement ce dont on parle). Réfléchis-y quand même. Rien n’est jamais définitivement acquis… Peu importe le nombre de zéros avant la virgule et tous les applaudissements du monde…
Et si je me suis tournée vers toi (Jacques a suivi) ce n’est pas pour critiquer mais pour essayer d’apporter une solution à un problème de taille, qui est tout sauf imaginaire. Je peux comprendre ton attitude « public relations » mais nous ne sommes pas dans une conférence de presse, où il faut faire bonne allure, mais juste en « famille », à la recherche des solutions, parmi des gens intelligents remplis de bonnes intentions.
Tu ne l’as peut-être pas perçu de cette façon…
Si tu te poses la question pourquoi on te “dérange” toi directement… Avant tout parce que je croyais (à tort ou à raison) en toi plus qu’en quelqu’un d’autre et ensuite parce que la gestion des icebergs se passe au poste de pilotage du bateau et non à la cuisine…
Sincèrement,