Extrait de Léo Apotheker Beyond The Mirror
21 mai 2008
Caroline à Léo
Cher Léo,
Je ne t’ai pas dit « Merci »… Merci pour l’avance sur le crédit confiance que tu m’as accordé.
Je suis en train de remettre en question le chemin parcouru depuis « J’ai besoin de te parler ». Je n’aurais pas changé grand-chose au contenu mais j’aurais changé de forme.
Il paraît qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire…
J’ai donc l’intention de faire une parenthèse de 3 mois, dès septembre, dans ma vie privée et professionnelle, afin de finir le script de mon livre.
Je sais bien que n’arriverai jamais à terminer cette œuvre assise dans mon salon (parce que je n’y suis jamais) ni entre deux avions (parce que j’y suis tout le temps). Je vais donc passer ces 3 mois, loin de tout, dans ma deuxième maison depuis 20 ans, un atoll perdu dans l’Océan Indien. « Where one world ends and another begins»…
Ce livre, c’est une histoire qui date de 2002. Depuis, le brouillon a fini à maintes reprises au fond d’un tiroir et il est même passé très près de la poubelle.
Le titre initial était … « Les mots sourds ». Ce ne sera pas le titre final…
Ne t’attends pas à des « Versets sataniques » sur les années SAP. Tu risquerais d’être surpris. Enfin, j’espère que ce sera un meilleur moyen de te surprendre en bien, comparé à toutes mes bonnes intentions des 7 derniers mois, qui représentent si peu.
En attendant, je ne voudrais pas que tu penses que tout ce que tu peux dire dès maintenant peut se retourner contre toi et c’est donc plus prudent de ne rien dire…
Bien au contraire. En toute sincérité, nous (j’y inclus Jacques) faisons partie de tes alliés, les plus fidèles et bien intentionnés. Avec une volonté de construire et non de détruire.
Je respecte tes choix mais je ne peux pas et je ne veux pas te classer dans les causes perdues d’avance, tout simplement parce que je crois toujours en ton extraordinaire capacité de changer le monde contenue dans un personnage d’exception, aussi controversé qu’il soit.
Une fois mon livre terminé, posé sur ton bureau, comme promis en 2009, j’espère pouvoir passer à l’étape suivante… l’organisation des « Rencontres avec Léo Apotheker », pour te faire découvrir d’autres personnages d’exception, qui œuvrent à l’ombre, en tant que les plus fidèles ambassadeurs de la cause SAP autour du monde et dont tu ne soupçonnes même pas l’existence…
Ce n’est donc qu’une partie remise.
Sincèrement,
23 mai 2008
Caroline à Léo
Léo,
Je dois dire que cette éventualité m’a traversé l’esprit… Léo Apotheker contraint de devenir quelqu’un d’autre… comme un aigle qu’on essaie de mettre dans une boîte à chaussures taille 35… Si c’est cela le scénario, tout est alors définitivement perdu d’avance…
Je ne sais pas qui de nous deux aura plus besoin de courage, moi pour aller au bout d’une juste cause ou toi pour passer les prochaines années à paraître…
C’est entre nous.
Sincèrement et avec toutes mes meilleures intentions pour le présent et le futur,
toujours le 23 mai 2008
Caroline à Léo
Cher Léo,
J’aimais bien l’image de l’aigle… (en liberté)… « je suis trop vieux pour… » … je crois que c’est trop tôt pour parler de Phénix à la place de l’aigle…
Tu me laisses le choix entre l’impasse et l’impossible… Y a-t-il d’autres options ?…
Notre dialogue me fait penser à une partie d’échecs… Je ne suis pas très forte dans ce domaine… Tu as déjà gagné…
Compte tenu du contexte et pour éviter tout malentendu, je précise tout de même que des trois options :
A – Ta vie privée
B – Ta personnalité hors du commun, ton talent et ta détermination pour avancer contre vents et marées et transformer le mal en bien
C – Ta fonction actuelle (idem pour toutes tes fonctions précédentes)
il y a que le B qui m’intéresse. J’admire et je comptais justement sur toi pour faire face à l’impossible…
Ne déborde pas sur le point C et n’aie aucun doute sur le point A, s’il te plaît.
On se ressemble peut-être justement trop sur le point B… même si on est différent sur les 2 autres points…
« Les années Léo Apotheker » ce n’est peut-être finalement pas si impossible que cela…
En toute sincérité,
P.S. Une toute petite parenthèse relative aux responsabilités et pressions (point C) suivra, dès que j’ai sorti la tête de notre déménagement en cours.