Extrait de Léo Apotheker Beyond The Mirror

Bob Courteau SAP Canada 2007
Bob Courteau SAP Canada 2007

25 octobre 2007
Caroline à Léo

Léo,
Voici le fruit de ma réflexion depuis notre conversation et ma rencontre avec Bob Courteau la semaine dernière.

Avant tout, je voulais te dire que si je me suis tournée vers toi ce n’est pas pour ta fonction mais pour ta personne.
Les talents capables de changer le monde sont rares.
J’ai passé mon enfance des les couloirs des ministères et une bonne partie de ma vie entourée des gens « importants ».
Les gens m’impressionnent par leurs qualités et non par leurs fonctions.
Je sais, j’aurais dû aller à Toronto avant de me tourner vers toi mais mon intuition remplace parfois les voyages.

Ma discussion avec Bob a confirmé que :

  • mon message initial avait bel et bien une raison d’être
  • la situation est encore plus préoccupante et plus complexe
  • à mon amble avis, aucun miracle ne se profile à l’horizon

Il ne s’agit pas de déplacer un pion sur cet échiquier pour gagner la partie.
C’est un vrai challenge de transformation du Sahara en green.

Tu me dis :

les chiffres vont bien

Je te dis :

la qualité est morte

A priori cela ne va pas bien ensemble…
Un début d’explication :
Bob dit (ce qui suit n’est pas une citation) : quand je suis arrivé j’avais 3 points à traiter : le problème du chiffre d’affaires, le problème du profit et la question des opérations (la qualité va avec).
J’ai traité les 2 premiers…
J’ai vendu pour X millions $ de projets … (voilà tes chiffres qui vont bien) et je n’ai pas grand-chose à mettre en face (voilà la qualité qui est morte)…

Il n’y a déjà pas grand-chose (principalement en qualité mais aussi en quantité) à mettre en face des projets existants, il vaut mieux ne pas imaginer ce que cela va être pour les nouveaux projets… Dans le paysage actuel, ils tombent forcement mal…

Si tu me suis, la catastrophe canadienne est directement proportionnelle au chiffre d’affaires… Plus tes chiffres montent, pire est la situation sur le terrain…

Pourquoi les clients ne se plaignent pas (davantage)… Ce n’est pas exact qu’ils ne se plaignent pas… mais certainement pas assez… Les mots sourds… Il y a une explication à cela (trop long à développer ici par écrit, je la garde pour une conversation).

Les deux problèmes principaux :

manque total de discernement qui paralyse le tout (l’approche, dans son ensemble, n’est vraiment pas bonne)
manque d’expérience, manque de repères, manque des compétences, absence des murs porteurs, etc.
Bob est conscient du problème des ressources (du moins en quantité). Les mauvais restent car… c’est mieux que rien. Les partenaires font n’importe quoi… Tout est permis… Les clients payent le prix fort…

Je vais faire une tentative de proposer à Bob, dans les jours qui viennent, un brin de solution, à la hauteur du problème.
Mais pour être tout à fait franche… sans grand espoir.

Ils m’ont proposé de… rejoindre l’un de leurs projets en tant que… consultante Logistique… C’est comme une machine à remonter le temps… Projection 10 ans en arrière… Où est passé le sujet et le challenge initial ? Le challenge de remettre le Mont Everest à sa juste place a été noyé dans une idée locale, de planter un sapin dans un parc à Toronto…

Je commence à envisager très sérieusement le retour, avant l’heure, en Europe… Même si ma famille restera toujours ma priorité, la limite de l’acceptable pour mon « séjour familial» au Canada a été atteinte.

Je reste à ta disposition pour une discussion en live, à ta convenance, et aussi pour les « missions impossibles » à un endroit ou un autre.
Un grand merci pour ton temps. Et merci d’être là.

Sincèrement,

my signature

Leo Apotheker to Caroline Olsen SAP October 2007